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Faire de l’art avec du code ? C’est possible, et ça porte même un nom : le Creative Coding, ou Coding Art. « Une exposition numérique saisissante », « un regard original sur l’œuvre de Klimt », « le numérique au secours du patrimoine en péril » : quel trendy cocktail qu’est celui mélangeant art et numérique… ! Cette tendance à numériser le patrimoine culturel pour le contextualiser davantage et mieux le découvrir se veut de nos jours largement répandue, en témoignent la kyrielle d’expositions dites « numériques » en cours. Mais qu’en est-il de ces créateurs dont l’œuvre ne cherche pas à rendre hommage à un défunt artiste de génie, ou encore à sauvegarder un patrimoine perdu de cette Terre ? Quand art et numérique font corps, les creative coders expriment leur sensibilité et amorcent les enjeux d’une forme artistique particulière.
Par : Céline Brosset, auteure du présent article et d’un mémoire sur la thématique : « la valorisation du patrimoine culturel par les dispositifs numériques immersifs ».
Un art contemporain atypique, à la modélisation futuriste…
Le Creative Coding désigne la volonté de passer d’un code purement fonctionnel, à un code à forte valeur expressive. Il englobe donc langages de programmation (Java, Javascript, C, Python, C++…) et création artistique/graphique. Bien que passer du code à l’art ne constitue pas une nouvelle pratique en soi (jeux vidéo…), le Creative Art affiche fière allure ces dernières années : la multiplication de son utilisation se constate au sein de sites internet toujours plus visuels, galeries, spectacles, expositions, ou encore concerts.
De par sa dimension expérimentale importante, le Creative Coding regroupe des corps de métiers très différents, ne cesse d’intéresser et se de renouveler par sa complexité permanente, et offre pléthore de possibilités lorsqu’il s’agit d’installations artistiques, projections, et mise en avant de dispositifs interactifs… and guess what ? Les visiteurs y prennent goût !
Pour l’exemple, TeamLab est une agence japonaise spécialisée dans la création digitale fondée en 2001 par Toshiyuki Inoko qui forme un collectif de près de 400 membres, qu’ils soient programmeurs, ingénieurs, ou encore designers, et ayant pour objectif de fusionner une multitude de disciplines : l’art, les sciences, la technologie, la philosophie, ou encore les relations humaines, en présentant des expositions ultra immersives. Parmi nombre thèmes, l’exposition « Borderless » explore, entre autres, un sujet au combien d’actualité, à savoir : la relation de l’homme avec la nature. La Grande Halle de Villette à Paris a accueilli avec succès et durant 4 mois, cette proposition artistique inédite et poétique, proposant ainsi la mise en perspective d’une certaine vision de l’avenir de l’Art.
L’exposition devient spectacle interactif : un atout pour le marketing expérientiel
Concept artistique mettant au cœur de ses principes la co-création, le Creative Art permet notamment de proposer un véritable spectacle à l’individu, individu très souvent placé au centre du dispositif.
Le creative coder insuffle originalité et innovation à une production, un projet : une pratique intéressante dont l’inspiration pourra enrichir vos futurs projets de communication !
Poussant l’expérientiel à son paroxysme, le Creative Coding peut, en effet, se positionner comme outil de renouveau d’une communication visuelle et d’optimisation de l’UX. Encore relativement méconnu et injustement oublié par le St Graal Mercator, il peut également faire bénéficier une organisation d’un effet de bouche à oreille positif, maximiser les phénomènes d’interactivité par la co-création de valeur, et ainsi venir titiller les sens de vos publics cibles en positionnant la technologie au cœur d’une expérience interactive et immersive.
A nouvel art, nouvelle médiation ?
Outre les opportunités créatives, communicationnelles et marketing – pour ne citer qu’elles – qui accompagnent cette discipline, la multiplication d’expositions d’art numérique amorcent son lot de bouleversements au sein des codes de médiation « traditionnels ».
Le rôle de médiateur culturel se voit réinterrogé, le patrimoine est, quant à lui, présenté à l’extérieur du patrimoine, la ludicisation et l’expérience in situ sont mis au centre des dispositifs, et les hôtes des expositions tendent à ne plus employer les outils de médiation habituels tels les cartels, les audioguides, et les médiations humaines par les visites guidées : le visiteur vit sa propre expérience et chemine dans l’espace d’exposition selon des parcours didactiques particuliers.
Nouvel art, nouveaux métiers, nouveaux enjeux communicationnels et enjeux de médiation : on se retrouve face à des développeurs qui interagissent avec des architectes et des designers et qui deviennent directeurs artistiques. Si l’imaginaire commun tenait à mettre d’accord tout un chacun sur la relation entre génie et Art avec des grands noms tels Mozart ou De Vinci, allons-nous être amenés à parler de génie du code ?
Un génie, artiste à la sensibilité visuelle exacerbée, qui n’est pas peintre et peut donc connaître, de son vivant, la reconnaissance artistique de ses pairs ? Il serait développeur… Affaire à suivre… !
© Borderless Exhibition