La déconnexion, j’ai testé pour vous !

La déconnexion, j’ai testé pour vous !
Crédits : Marion Amoros

Je suis sûre que si vous jetez un petit coup d’oeil à droite, puis à gauche, ou même entre vos mains, vous pouvez apercevoir l’un de ces appareils technologiques qui façonnent notre monde. Une relation à la fois passionnelle et toxique que nous entretenons avec notre plus fidèle ami : le smartphone, devenu le prolongement naturel de notre main.

Peut-être ne vous en rendez vous pas tout à fait compte. C’est pourquoi, en cette période de fêtes et de grandes tablées, je vous invite à espionner en douce votre entourage. Ainsi, vous remarquerez que nos téléphones portables ont eux aussi leur place durant nos repas de famille ou entre copains, qu’ils se tiennent là, sur la table à notre portée de main. Face à ces usages excessifs et au moment propice que sont les vacances de fin d’années, j’ai décidé de tester pour vous la déconnexion ! 

Le sevrage d’objets connectés ? 

Adepte des réseaux sociaux et utilisatrice constante de mon Mac Book Air, j’estime mon temps passé devant les écrans à plus de 10 heures par jour. Entre travail acharné pour réussir cette dernière année d’études et divertissements, mon quotidien est rythmé par les appareils connectés. Similaire à une accro à la boisson alcoolisée, je peux affirmer être une accro à mon téléphone portable. Ainsi, une cure de déconnexion pour vivre des vacances version années 80, ce fût mon défi pendant 4 petits jours. Finis les posts Instagram, les conversations instantanées avec les amis, les consultations de boîte mail et le téléphone qui sonne à longueur de temps, place à la liberté ! 

Tout comme moi, un nombre important de Français sont dépendants aux écrans. Une impression confirmée par une étude d’AXA Prévention sur l’hyperconnexion publiée vendredi 18 octobre 2019 . « Seul un tiers des Français reconnaît être « dépendants » aux écrans, pourtant ils sont 60% à admettre que se passer de leur téléphone plus d’une journée est « totalement impossible », dont 37 % qui ne pourraient pas s’en passer plus d’une demi-journée ». Les résultats de l’étude permettent également de déceler des contradictions dans les déclarations des Français, amenant addictologues et experts à la question de la dépendance inconsciente. En effet, entre smartphones, ordinateurs, tablettes tactiles, montres ou enceintes connectées, nous nous retrouvons dans une ère 100% digitalisée dont on a parfois du mal à se déconnecter. Cependant, il faut être réaliste, de nos jours il est impossible d’exclure tout le numérique qui nous entoure et de revenir aux années hippies hautes en couleurs. Néanmoins, il est possible d’adopter des pratiques qui améliorent notre relation avec les objets connectés. À ce sujet, des assistances à la déconnexion grandissent, portées par les GAFA de la Silicon Valley. Le bien-être apparaît comme un nouvel enjeu pour les géants du web qui intègrent dans leurs applications et produits des fonctionnalités comme le « temps d’écran » visible par l’utilisateur pour mesurer sa consommation d’écran. Une démarche plutôt comique quand on sait que les cadres des entreprises telles que Google et Facebook déplorent les effets dont ils chérissent les causes ! 

Bilan  sur une expérience « retour aux sources » ! 

Plusieurs observations découlent de ces quelques jours « Digital Detox ». Dans un premier temps, je parlerai du fait de sortir sans être munie de mon téléphone portable, ça revient à se sentir dénudée. Un sentiment de manque et d’inconfort comme si j’avais oublié quelque chose de très  important.

De plus, ce défi, m’a permis de me promener le long de la mer les mains dans les poches, à regarder le paysage et non plus la vitre de mon téléphone pour prendre quelques clichés en vue de les publier sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, j’ai revécu un sentiment enfoui : l’ennui. 

Les objets connectés sont conçus dans le but de nous divertir. C’est en les retirant de mon quotidien que j’ai pu observer l’impact et l’importance qu’ils jouent dans notre vie. Ils nous permettent d’être occupés constamment ;  les jeux mobiles, les messages, les appels, les réseaux sociaux, les applications streaming, la musique et bien d’autres fonctionnalités pour ne jamais plus s’ennuyer ! 

De cette courte déconnexion, j’en conclu que ces sentiments d’ennui et de solitude qui nous étaient autrefois familiers sont moindres. Or, ces états émotionnels sont indispensables au bon développement de la créativité et de l’imaginaire. En effet, c’est lorsqu’on ne fait rien que l’on réfléchit et que les idées naissent ! 

Pour conclure, l’utilisation des objets connectés nécessaires pour le travail, nos loisirs et entretenir nos relations soulèvent des questions de disparité entre vie privée et vie publique. Mais aussi sur l’hyperconnectivité et les troubles du comportement qui y sont associés. Il faut apprendre à mieux vivre dans cette nouvelle ère digitalisée car l’époque des cartes postales et du minitel est révolue. Nous devons accepter ces évolutions technologiques intelligemment et adapter nos usages afin d’éviter la nomophobie. Alors limitez-vous, triez vos notifications pour ne  conserver que les plus importantes, ne déverrouillez pas à tout bout de champ votre téléphone, apprenez à l’oublier de temps en temps, achetez une montre pour éviter de regarder l’heure et du coup la messagerie, les réseaux sociaux car une fois les yeux sur l’écran : sacrilège !

Zoom sur la nomophobie avec Antoine Lannuzel

Marion Amoros

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