La transition numérique responsable – ou la sobriété numérique – devient nécessaire si nous souhaitons que demain, le numérique puisse continuer à vivre. Les ressources rares s’épuisent, et même si l’on parle beaucoup du métavers, il n’en reste pas moins que nous n’avons qu’une planète. Une planète qui fatigue !
Oui le numérique est utile
Bien sûr, le propos n’est pas de revenir à la bougie et de condamner le numérique. C’est même l’inverse ! Son rôle dans le développement économique, la recherche, est démontré. Il est devenu incontournable dans notre vie quotidienne. Preuve encore lors des premiers confinements, nous avons pu garder un semblant de vie sociale grâce aux réseaux sociaux. Nous avons pu continuer de travailler et d’étudier à distance grâce à internet et à différentes applications. Oui cette technologie nous fait gagner du temps, économiser des transports, nous donne accès rapidement à de multiples savoirs, nous permet d’échanger des données en temps réel, … alors si on veut profiter encore longtemps de ses bienfaits, autant adopter quelques gestes simples !
La sobriété numérique n’est pas immatérielle, bien au contraire
Que serait le numérique sans smartphones, ordinateurs, écrans, des millions de kilomètres de câbles en cuivre et de fibres optiques, de milliers de centres informatiques, data centers, de milliards de chargeurs de téléphones, etc.
La fabrication d’un ordinateur de 2 kg, c’est 588 kg de matières premières, 114 kg de co2 sur les 156 kg de co2 émis sur son cycle de vie
En France, si rien n’est fait, le numérique serait en 2040 à l’origine de 7 % des émissions de gaz à effet de serre, contre 2 % aujourd’hui (24 millions de tonnes équivalent carbone). Par comparaison, pour le transport aérien c’est 4,7%.
La production et l’utilisation des objets numériques (téléphones portables, ordinateurs, télévisions, consoles de jeux, enceintes connectées etc.) sont à l’origine de 81% des émissions françaises du secteur.
Illustration par le smartphone : peut-on parler de sobriété alors que plus d’1 milliard vendus dans le monde en 2019 ?
Le smartphone fait partie du quotidien de 2 Français sur 3. Nous ne savons plus nous en passer, de moins en moins pour téléphoner, mais surtout pour naviguer sur Internet, partager des informations sur les réseaux sociaux, prendre des photos, écouter de la musique, être guidé par GPS…
Aujourd’hui la durée de vie d’un smartphone est de vingt-trois mois. Pourtant, 88% des français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours. Pour acheter un équipement neuf qui propose de nouvelles fonctionnalités et un nouveau design. Effets de mode, publicités, promotions…
De la conception à la vente, un smartphone effectue 4 fois le tour du globe.
Pourtant sa fabrication a des impacts sur l’environnement. L’extraction des matières premières, la fabrication des composants, les transports, sont les étapes les plus polluantes Aujourd’hui, 70 matériaux différents, dont 50 métaux sont nécessaire pour fabriquer un smartphone. C’est deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération. Or, ces métaux deviennent de plus en plus complexes à exploiter dans le monde. Sans compter la pollution des sols et des eaux due à leur extraction, les conditions de travail et les conflits que cela génère.
Être sobre numériquement, c’est simple et sans douleur
En tant qu’utilisateur, quelles habitudes pouvons-nous adopter pour rendre le numérique plus durable et responsable ?
- Garder son téléphone plus longtemps pour réduire les impacts de nos appareils sur l’environnement
- Prendre soin de son téléphone : plus de 80% des réparations de smartphones concernent des écrans brisés. Pour éviter les chocs on pense aux protections!
- Préférer acheter responsable et réparable: Il existe des labels respectueux de l’environnement (sélection des labels conseillés par l’ADEME : ici). Il existe aussi un indice de réparabilité sur les smartphones, ordinateurs portables et télévisions. Noté sur 10, l’appareil sera plus facile à réparer en cas de panne (démontage facile, pièces détachées faciles à trouver…).
- Recycler ses vieux téléphones ! 55 à 113 millions de smartphones dorment dans nos tiroirs, moins de 10% sont collectés pour le recyclage. Le flux des déchets d’équipements électriques et électroniques augmente de 2% par an en Europe.
Comment je recycle mon téléphone pour entrer dans cette démarche de sobriété numérique ?
Vous pouvez le déposer dans les bacs de recyclage en libre accès dans les grandes surfaces ou les apporter en déchèterie. L’autre solution est de le remettre au magasin si vous en achetez un neuf car il a l’obligation de reprendre l’ancien.
Personnellement, j’ai testé « ecosystem » qui propose un service gratuit.Cet éco-organisme à but non lucratif, agréé par les pouvoirs publics est en charge de la collecte, du réemploi et du recyclage des équipements électriques en France. Il vous suffit juste de le glisser dans une enveloppe pré affranchie et de l’envoyer par La Poste pour qu’il soit reconditionné ou recyclé. Pour en savoir plus : jedonnemontelephone.fr
N’hésitez pas à aller regarder sur le site de l’ADEME et télécharger leur guide gratuit !