La plupart des internautes admettent aujourd’hui que Google est une immense machine à aspirer des données personnelles. Il y a ceux qui n’ont « rien à cacher« , et les autres. Ceux qui aimeraient bien arrêter d’envoyer toutes sortes d’informations à Google, même la structure mentale qui aboutit à formaliser une recherche. Mais qui ne savent comment.
Pour permettre l’acceptation chez ses utilisateurs de la transmission d’une telle masse d’informations personnelles, Google a bien fait les choses. Il fallait des produits utiles. Très utiles. Un webmail, moche mais pratique, un moteur de recherche extrêmement efficace, de la place à revendre pour stoker des données, des cartes… Mais surtout, il fallait que ces outils soient gratuits. Bien évidemment, si c’est gratuit, c’est vous le produit. Mais qu’importe. Le service rendu surpasse la désagréable impression provoquée par un algorithme qui lit dans nos pensées.
De nouveaux venus
Les révélations d’Edward Snowden sur l’étendue du siphonage des données par la NSA avec le concours des GAFA (dont Google) ont créé un nouveau besoin. Obtenir les mêmes services, mais sans que les données personnelles soient la monnaie d’échange. DuckDuckGo est probablement l’une des alternatives les plus connues au moteur de recherche Google. Données chiffrées pendant le transfert, pas de tracking, tout était là pour faire un succès. Sauf… Sauf que les résultats des recherches sont généralement très décevants.
En France, Qwant se présente comme une alternative à Google, axée sur le respect de la privacy.
Le moteur de recherche n’est pas la seule offre de Google et s’il convient d’y trouver des alternatives, Qwant ne répond pas à toutes les attentes.
Dont un petit pingouin
Il faut donc se tourner vers Framasoft. Cette association qui vise à promouvoir les logiciels libres a lancé un projet de grande ampleur : « Dégooglisons Internet« . Surprise, il y a dans ce projet des outils qui sont de petites pépites. Et notamment, un méta-moteur de recherche, Framabee qui propose des réponses à peu près aussi pertinentes (utiles?) que celles de Google, ce qui, on l’a expérimenté avec DuckDuckGo, n’est pas évident.
En évitant de refaire quelque chose qui existait déjà et fonctionnait plutôt bien, Framasoft a contourné le risque de décevoir. Le moteur de recherche Framabee envoie vos requêtes à plusieurs moteurs de recherche, dont Google. Mais il officie comme un intermédiaire. Vous posez des questions à Framabee, qui les pose à son tour aux moteurs traditionnels. Les moteurs renvoient les réponses à Framabee, qui vous les renvoie. Au milieu de la chaîne, vos données personnelles sont « effacée » et ne parviennent pas aux moteurs de recherche traditionnels. Framabee peut bien entendu être installé dans un navigateur comme Firefox.
Dans la longue liste des outils proposés en ligne par Framasoft, on peut également citer Framadrive, qui remplace Dropbox, Framabookin, qui remplace Google Books, Framabin pour Pastebin, Framadrop pour Wetransfer, Framapad pour les PADs (Google Docs), Framasphère, pour Facebook, Framasate pour Doodle…
En 2017, si le projet avance à un rythme soutenu, Framasoft proposera une alternative à Gmail. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de Caliopen, lancé par le plus célèbre des dinosaures français du Net, qui est Nîmois (dont tout proche des élèves du Master CTN) : Laurent Chemla (également l’auteur de l’article pointé par le premier lien de cet article).